Poème d'amour gaulois

Scâtudercos

In scatudercê deluâ toui

Eđđi cadrisamon laidon moui

Extri skrîbbât soman, acu age,

Eđđi tigos moui "carâ mi te".

Traduit en gaulois par Gérard Poitrenaud
Gallicos iextis toaduissioubi Remerciements à Raymond Dupin!
Poème d'amour gaulois

Recueil de poésie "La Glace"
Version originale
Poème français


Explications de Gérard Poitrenaud:

Gallicos iextis toaduissioubi, par Gérard Poitrenaud

La glace: scâtudercos

1: In scâtudercê deluâ toui
in : dans + locatif de scâtudercos "miroir"
deluâ : image (nominatif féminin)
toui: ton / de toi 2e singulier, invariable

2: Eđđi cadrisamon laidon moui
Eđđi: est / c'est 2e singulier du verbe être; đ = ts
cadrisamon: le plus beau; superlatif de cadros "beau", accordé avec laidon
laidon: poème, chant, nominatif neutre singulier

3: Extri skrîbbat soman, acu age,
extri: mais
skrîbbat soman : s'efface, accusatif féminin du pronom réfléchi somos
acu: vite, aussitôt; adverbe
age: va impératif, 2e singulier de aget "aller, mener"

3: Eđđi tigos moui "carâ mi te"
tigos: dernier, nominatif, masculin singulier
moui : mon / de moi; peut être placé avant le mot (ou ici la proposition) auquel il se rapporte
cara mi te: je t'aime, 1er personne singulier de carat "aimer";
mi: je; te: te, toi (pronom personnel 2e singulier accusatif)

Le Gaulois

Poème d'amour traduit en gaulois (vieux celtique continental, en excluant le celtibère à la spécificité dialectale reconnue). Cette poésie dans la langue des premiers bardes est en langue gauloise reconstituée.

La recherche concernant ce vieux celtique du continent, qui pour les chercheurs est une langue fragmentaire, n'avance que par tous petits pas, avec les découvertes de nouvelles inscriptions et par leur interprétation en utilisant l'analyse étymologique basée sur les formes archaïques des langues celtiques parvenues jusqu'à nous.

La toponymie et le substrat des langues romanes fournissent elles aussi de précieuses indications. Voilà les possibilités "fragmentaires" et très réduites qui permettent quelques avancés pour découvrir ce qu'était la langue gauloise. Aussi maigres soient les traces, concernant la langue gauloise susceptibles d'être analysées, celles-ci montrent comme en sanskrit, une langue indo-européenne archaïque.

 

« Pour reconstituer la langue gauloise (ou l’ancien celtique), l’auteur a repris le vocabulaire que des linguistes comme Xavier Delamarre ont rassemblé et analysés à partir de milliers de noms de lieux, de personnes et de divinités tels que fixés sur des stèles ou dans des textes antiques. Ranko Matasovíc et d’autres ont reconstruit le vocabulaire du celtique commun d’après les états les plus anciens de l’irlandais, du gallois, du cornique et du breton. La grammaire est reconstituée pour une petite partie à partir des formes attestées et pour une beaucoup plus grande par ce qui peut être déduit du celtique commun. Il a été était nécessaire de simplifier beaucoup en choisissant les solutions les plus systématiques, les plus claires et les plus faciles à mémoriser.
La reconstitution du « gaulois » présentée ici n’est pas un état de langue qui a été parlé ou entendu dans le monde réel, mais une ébauche vivante. Tel un enfant, elle commence modestement, trébuche, casse les vases et gribouille sur les belles couvertures au désespoir des érudits. Mais elle est ambitieuse et se rapproche toujours plus de son modèle par un travail collectif de constante rectification de ses erreurs. » Gérard Poitrenaud

 

Notez ces quelques mots dont la souche est gauloise: bercer, briser, changer, craindre, glaner, valet, vassal, talus, chemin , dune, quai, bruyère, chêne, if, sapin, alouette, bouc, lotte, mouton, bec, orteil, chemin, crème, tonneau! cf Claude Hagège. Vous verrez sur la carte la langue gauloise pointer sur le village de Gergovie, près du plateau du même nom, rendu célèbre par Vercingétorix.

Entre eux ils s'appellent Celtes, ce sont les Romains qui les appellent Gaulois, un mot qui finira par désigner les Celtes habitant en Gaule.

Les Celtes s'installent en Gaule vers -500. La conquête de la Gaule par les Romains, qui s'achève en -52, sera le début de la romanisation. Les Gaulois composés de peuples de tradition orale, adoptent les modes de vie des Romains. Le latin devient la langue de l'élite.

En 212, l'édit de Caracalla faisant des Gaulois des citoyens Romains, signe l'arrêt de mort de leur langue, qui disparaîtra totalement au Ve siècle, avec l'arrivée des Francs.

J'ai fait pointer cette traduction du coté du plateau de Gergovie (plaine de Merdogne), là où, en 52 av. J.-C, se trouvait l'oppidum gaulois, et où les troupes de Vercingétorix défirent les légions romaines de Jules César.

Ci-dessous une ancienne tentative... à partir du celte insulaire

Attention, la langue gauloise est une langue celte continentale.
La version ci-dessous est une tentative de reconstruction via les langues celtes insulaires...
Notamment du vieil irlandais. Elle est donc bien plus incertaine.

Scatanv

In scatanv delva tova

Essi verova cerdi mova

Ma bladiet moxsv encv

Essii mov antion te lubiv.

Avec l'intonation

In scâtânû delwâ towâ
Etsi werowâ cerdî mowâ.
Mâ bladiet, moxsu encû,
Etsi-i mou antion "te lubiû".

Dans le miroir, image de toi
C'est le meilleur poème mien
Mais il disparaît, "arrive bientôt"
C'est mon dernier je t'aime!


Explications :

scáth - ombre
scadarc - miroir
scátháin - miroir (http://www.englishirishdictionary.com)
miroir - scâtânon (de scátháin)

Uerovos = superlatif de Dagos = bon

Poème = canivâtus = Gallois ceinwawd mais Cerdd-/Cerdi = composition lyrique, poème

Mais = extos Vieil Irlandais. Act, acht et aussi vieil Irlandais má = si

rapide = âxsus: diligence, rapidité, efficacité, efficience [Gallois awch]

encet ancon –i mo: venir = Vieil Irlandais. R-icc, t-icc; air-ec,
moxsu: (adv) bientôt

disparaître = bladion (n io) = meurtre destruction
antios (io): dernier

Cette tentative celte insulaire présentée en ogam

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Ogam

Les gaulois ont laissé très peu de traces de leur langue, puisque pour des raisons religieuses ils n'écrivaient pas!

Il semble aujourd'hui établi que les langues celtiques parlées sur l'île de Bretagne et sur le continent ne sont que des variantes du gaulois. Néanmoins, il faut bien comprendre que le breton diffère autant du gaulois, que le français du latin, aussi, vouloir reconstituer le gaulois à partir du breton, ne peut relever que de l'hypothèse amusante.

Le vannetais reste sans doute la langue la plus proche du celtique continental et donc de ce qu'on appelle le gaulois.

Comme la plus part des inscriptions notées en écriture ogam (ogham), ont été retrouvées en Grande Bretagne, gravées sur de la pierre ou sur du bois, j'ai mis cette deuxième tentative de traduction (à partir des langues celtiques insulaires), avec cette écriture.

Ce que l'on retrouve écrit en ogham n'est en général que de brèves inscriptions funéraires au caractère magique qui devaient être à l'usage des druides.

On a pu comprendre cet alphabet qui doit dater du IIIe siècle, car au pays de Galles on l'a retrouvé doublé des mêmes écrits en lettres latines.

Les consonnes sont représentées par des entailles plus ou moins nombreuses et d'un coté ou des deux de l'arête d'une pierre ... c'est donc le nombre et l'emplacement de ces entailles qui les désigne. Pour les voyelles, les entailles sont beaucoup plus petites et sur l'arrête même de la pierre.

Poème traduit en gaulois (560 idiomes)